Groupe de travail « Bifurquer à partir des ingénieurs »

Groupe de travail « Bifurquer à partir des ingénieurs »

Présentation

Bifurquer à partir des ingénieurs : nous proposons d’interroger la manière dont des changements liés aux pratiques des ingénieurs (par ex. : la redirection « lowtech » de certaines de leurs démarches ou leur « politisation » écologique récente) peuvent entraîner des effets à plus grande échelle. En partie imprévisibles, ces effets de bifurcations (Grosseti, 2003[1]) pourraient a priori concerner le déploiement d’un grand projet socio-technique, les modes de production d’une entreprise ou d’un territoire, notre système français de formation (par ex. : la priorité qu’il accorde à certains modes de pensée typiques du « technosolutionnisme »), voire même le résultat d’élections nationales (étant donné le nombre significatif d’ingénieurs en France).

De ce point de vue, plusieurs niveaux d’objectifs et de travaux peuvent être a priori visés dans une perspective de recherches-actions :

  • à un niveau plutôt général et conceptuel : quels types de bifurcations peuvent entraîner les changements liés aux pratiques des ingénieurs ? Il s’agira ici, en particulier, de caractériser ces bifurcations selon qu’elles mettent en jeu des échelles plus larges : de temps (en créant des irréversibilités), de masse (de nombre d’acteurs, individuels et collectifs) ou/et de contexte (en dehors du champ de l’ingénierie) (Grosseti, 2023) ;     
  • au niveau opérationnel de certains terrains singuliers : peut-on faire bifurquer, à partir des ingénieurs, des méga-projets (comme l’A69 ou le Canal Seine-Nord-Europe) et la logique même qui les gouverne ? Comment s’y prendre pour imaginer des alternatives, les partager, les faire advenir ? Ce travail pourra être soutenu par des ateliers spécifiques d’écriture, visant ainsi l’élaboration d’alternatives socio-techniques(non dystopiques !) ;
  • sur un plan méthodologique : si une bifurcation est une dynamique de contagion imprévisible, peut-on, et comment, « mesurer » ou détecter une bifurcation en cours ? Plus encore, sur le plan de l’action : peut-on, et comment, accentuer ou orienter ce type de dynamique ?

[1] M. Grosseti, « Eléments de discussion pour une sociologie des bifurcations (contingences, événements et niveaux d’action) » (2003,  https://shs.hal.science/halshs-00476440/document).

Informations

  • Coordination : Stéphane Crozat et Hugues Choplin
  • Acteurs impliqués :
    • Le collectif EPSI (Études Pluridisciplinaires Sur l’Ingénierie) : https://epsi.hypotheses.org/
    • Le collectif « Atelier d’écriture Solarpunk » (enseignement de l’UTC en collaboration avec d’autres écoles, des auteurs et éditeurs) ;
    • Spécifiquement à l’UTC : l’équipe SCALPS (Soutenabilités, Capitalisme contemporain et Bifurcations) du laboratoire Costech & le collectif étudiants-enseignants CLT (Collectif lowtech, travaillant sur la lowtechisation des dispositifs techniques).
  • Liste : gt-archipel-bifurquer@inria.fr
  • Abonnement : https://sympa.inria.fr/sympa/subscribe/gt-archipel-bifurquer

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