Appel à communications pour Archipel 2026

Appel à communications pour Archipel 2026

Attendus de la conférence

La communauté Archipel a vocation à élaborer avec la société civile des savoirs scientifiques et vivants permettant une action efficiente pour transformer les manières d’habiter la Terre, dans une perspective guidée par des valeurs de justice sociale et d’équité environnementale. Adossée à la charte de la communauté, la conférence francophone Archipel propose un cadre original de partage des connaissances et des formes de discussion qui permettent aux chercheurs et chercheuses de traditions diverses de travailler ensemble en vue d’une transformation de la société.

Dans ce cadre, trois principes sont à considérer dans la soumission des propositions :

  • S’inscrire dans une démarche transdisciplinaire et systémique au niveau académique et/ou d’intégration de diverses parties prenantes (citoyennes, citoyens, société civile, administrations, économie sociale…).
  • Soutenir la présence des doctorant.e.s, des docteur.e.s, des postdoctorant.e.s, afin de constituer une communauté intergénérationnelle encline à faire évoluer les pratiques de recherche.
  • Se positionner dans une approche thématique, méthodologique ou stratégique, dans une posture assumée et politique de mise en action des savoirs à des fins de transformation/bifurcation.

La conférence accueillera deux types d’événements :

  • des ateliers qui sont des lieux de recherches et de pratiques requérant l’activité du public et des participant.e.s ;
  • des symposiums qui sont des lieux de débats portant sur un problème singulier, clairement identifié.

Les appels à communications pour ces deux types d’événements sont distincts et détaillés ci-dessous :

  1. Appel à ateliers
  2. Appel à communications au sein de symposiums

1- Appel à ateliers

Les ateliers sont des lieux de recherches et de pratiques requérant l’activité collective du public et des participant.e.s.

Ils facilitent les interactions et collaborations directes entre la communauté scientifique et les différentes parties prenantes de la société (citoyennes et citoyens, société civile, administrations, entreprises…) autour de questions d’intérêt public. Ils peuvent être proposés par des citoyen.ne.s, des ONG, des associations…

Ces ateliers peuvent reposer sur des activités déjà identifiées comme les fresques, les jeux sérieux, les actions pédagogiques et d’éducation populaire, les déambulations, les conférences gesticulées, les débats « boule de neige », ou bien s’appuyer sur une activité nouvelle.

Pour chaque proposition d’atelier, indiquer :

  • un titre
  • un résumé de 3000 signes environ
  • les objectifs visés
  • les angles d’attaque privilégiés / les points de vue à entrecroiser / les réflexions envisagées
  • le contenu et la durée de l’activité proposée ; le déroulé et les modalités d’interaction avec les participants
  • les prérequis pour participer à l’atelier
  • les moyens matériels fournis / non fournis à envisager
  • une liste des travaux, des expériences, des événements ou des réalisations sur lesquels l’atelier s’appuiera
  • le nombre minimum et maximum de participants.

2- Appel à communications au sein de symposiums

Les symposiums doivent être des lieux de débats portant sur un problème singulier, clairement identifié. Nous invitons chaque proposition de communication à articuler explicitement son propos à un ou plusieurs problèmes.

Trois problèmes ont déjà été identifiés par le comité de programme et sont présentés dans les encadrés ci-dessous :

D’autres problèmes pourront et devront émerger collectivement à partir des communications soumises (voir encadré ci-dessous). Vous êtes donc invités à soumettre des propositions de communication qui ne se rattachent pas nécessairement aux trois problèmes déjà identifiés.

Le format des symposiums est le suivant :

  1. deux heures d’échanges s’appuyant sur des présentations de travaux scientifiques existants et sur un débat de type table ronde dans lequel se confrontent des regards et des points de vue divers, issus de disciplines (sciences physiques et naturelles, sciences pour l’ingénieur, sciences humaines et sociales…) et de champs de pratiques différents (typiquement, un symposium pourra faire débattre 4 communications traitant le problème du symposium sous 4 angles spécifiques différents) ;
  2. une heure de débat structuré avec le public.

Il sera demandé à chaque communicant.e retenu.e de participer à la préparation du symposium dans un groupe de travail spécifique (de janvier à juin 2026) dès que les communications auront été choisies. Celles-ci seront rassemblées par groupe par le comité de programme en fonction des problèmes qui en émergeront. Chaque groupe sera ensuite chargé de retravailler et d’approfondir le(s) problème(s) dont il est en charge.

Pour chaque proposition de communication, indiquer :

  • Un titre
  • un résumé de 3000 signes environ
  • le ou les problèmes auquel(s) cette proposition pourrait être rattachée et l’enjeu du propos tenu au regard de ce/ces problème(s). Sera précisé explicitement s’il s’agit :
    • d’un des 3 problèmes déjà identifiés par le comité de programme (que vous n’hésiterez-pas à enrichir ou à reformuler) : Sciences en décroissance ? S’inspirer des Suds ? Démocratie et/ou écologie ?
    • d’un nouveau problème, dont nous vous invitons alors à amorcer la formulation aussi significativement que possible (voir encadré ci-dessous), sachant qu’une même communication pourra a priori être rattachée à plusieurs problèmes différents
  • la ou les disciplines d’arrimage 
  • l’approche stratégique, thématique ou méthodologique adoptée
  • une courte bibliographie associée (ne comptant pas dans les 3000 signes)
  • une courte biographie.

Dans tous les cas, pour toute question, n’hésitez-pas à nous contacter directement : hugues.choplin@utc.fr (coordinateur du comité de programme)

Problème n°1 : Sciences en décroissance ?

Les activités scientifiques elles-mêmes contribuent, à des degrés divers, à la dégradation écologique et à l’accélération du franchissement des limites planétaires. Comme la société et l’économie, les sciences connaissent des troubles de croissance : accélération des publications souvent associée à une dégradation des conditions de travail scientifique comme des contenus (multiplication des rétractations, crise de la réplication, etc.). Peut-on dissocier science et croissance dans un contexte où les institutions académiques poussent à toujours plus d’innovations high-tech, aux grands projets (pas forcément utiles) et au développement effréné de l’Intelligence Artificielle ? Ne doit-on pas interroger la pertinence du renouvellement accéléré et du développement de grandes infrastructures de recherche (data centers géants, futur collisionneur circulaire, stations et missions spatiales, etc.) dont les impacts écologiques sont majeurs ? Le mythe de la « science, the new frontier » ne nous rend-il pas aveugle à la nécessité de poser des limites aux activités scientifiques ? A quoi faut-il renoncer, que faut-il réguler ou rediriger, qu’est-ce qui doit ralentir et qu’est-ce qui mérite d’être développé pour construire des sciences et des recherches technologiques plus sobres, pertinentes et soutenables ?

Problème n°2 : S’inspirer des Suds ?

Quand il est question d’innovations ou de futurs désirables, nos regards se portent trop rarement vers les Suds. Pourtant, face à des ressources financières souvent contraintes, s’y fabriquent une multitude d’innovations sobres ou low-tech dont nous pourrions nous inspirer pour réduire drastiquement notre empreinte et déployer des processus d’adaptation. Face à des contextes souvent précaires, difficiles et changeants et à la faveur d’autres répertoires d’action et de représentation, s’inventent dans les Suds des pratiques de production et de consommation, des circulations et des solidarités qui peuvent être pertinentes pour dépayser et repenser nos modes de vie comme nos « besoins ». Comment les Nords peuvent-ils s’inspirer des Suds dans un contexte où les modèles culturels comme les rapports de pouvoir économiques, géopolitiques et écologiques sont largement structurés en sens inverse et profondément inégalitaires ? Comment reconfigurer nos relations sans entretenir plus avant des rapports de domination et sans essentialiser, « folkloriser » ou idéaliser les modes de vie des habitants des Suds et leurs relations plurielles et évolutives à la « nature » ? Comment organiser de vraies rencontres sans pour autant creuser notre empreinte écologique ?

Problème n°3 : Démocratie ou/et écologie ?

Entre démocratie et écologie, il faut choisir : telle est la petite musique que jouent aujourd’hui ceux qui rattachent, pour les critiquer, les exigences écologiques à une certaine élite, tout comme ceux qui, à l’inverse, entendent promouvoir une « dictature verte » qui serait adéquate à l’urgence de la situation. Mais que penser de cette alternative elle-même ? Faut-il considérer qu’elle acte en effet, sur le fond, combien l’exigence démocratique, du moins telle qu’elle s’est déployée en Occident, est inséparable de la promotion d’une certaine exceptionnalité humaine, laquelle rend possible, à sa manière, la subordination puis l’exploitation du vivant non humain ? Après tout, n’est-ce pas cette tension entre démocratie et écologie qu’illustre le déploiement actuel de ces pratiques d’ingénierie soutenable qui assument des ambitions écologiques dans une logique foncièrement technocratique ? Ou faut-il bien plutôt considérer que cette alternative repose sur une vision étroite de la démocratie et que la gravité de notre situation écologique peut justement conduire à renouveler la citoyenneté et les modes de vie en collectif, et à inventer de nouvelles manières de délibérer et de construire collectivement de la connaissance ? N’est-ce pas précisément ce dont témoignent aujourd’hui le déploiement de certains communs et la mise en œuvre de certaines conventions citoyennes ?

Éléments de cadrage pour la construction collective de problèmes à traiter au sein des symposiums

Nous vous invitons à articuler vos propositions de communication à un ou plusieurs problèmes susceptibles d’être traités dans un symposium (ces problèmes ne correspondant pas nécessairement aux trois problèmes identifiés dans les encadrés ci-dessus). C’est un des buts de cette conférence que de faire ainsi émerger des problèmes singuliers. La définition des problèmes retenus pour les symposiums de la conférence sera finalisée par le comité de programme (à la fin de l’année 2025), directement à partir des propositions soumises et de leurs relectures par le comité scientifique.

Quelques précisions sur ce que nous proposons d’entendre par problème :

1) un problème peut impliquer :

  • – un questionnement critique, plutôt conceptuel, par exemple de thématiques socio-écologiques qui créent des difficultés importantes (l’écoanxiété ; les « nouveaux récits »…). Le traitement de ces problèmes plutôt conceptuels pourra/devra a priori mobiliser des recherches et des points de vue engagés dans des situations concrètes et des terrains spécifiques ;
  • – un questionnement d’une situation pratique importante (par ex. : la transformation/simplification de dispositifs hightech insoutenables ; la (dé)formation de formateurs ou de consultants). On s’attachera ici à considérer les verrous à déjouer et les tensions (ou exigences contradictoires) auxquels doivent répondre les praticiens et acteurs engagés dans ces situations (ou dans ces terrains). Le traitement de ces problèmes ancrés dans des situations pratiques pourra/devra a priori mobiliser des recherches et des points de vue conceptuels ou théoriques ;

2) un problème n’est donc ni une question très générale (par ex. : « Comment organiser une recherche utile et éthique ? ») ni une problématique théorique, a priori cantonnée à un domaine disciplinaire (par ex. : « dans quelle mesure l’humanisme des Lumières peut-il se concilier avec une authentique exigence écologique ? ») ;

3) un problème requiert un travail collectif, basé sur des points de vue hétérogènes et complémentaires. S’agissant des problèmes retenus pour la conférence, ce travail collectif aura lieu en amont de celle-ci (de janvier à juin 2026) et pendant ses symposiums, à partir des communications retenues.

Critères de sélection

Les soumissions (communications et ateliers) seront examinées par au moins deux membres du comité scientifique.
Seront considérées en particulier :

  • l’adéquation aux principes sus-mentionnés et au cadre d’Archipel ;
  • la dimension pluridisciplinaire du travail présenté ou la manière d’envisager le dialogue avec une ou deux autres disciplines ;
  • les liens (potentiels) avec des situations problématiques d’action et de transformation ;
  • l’importance et l’originalité de la contribution ;
  • la correction du contenu scientifique et technique ;
  • la reproductibilité des résultats pour les sciences exactes ;
  • l’organisation et la clarté de la présentation.

Calendrier prévisionnel

  • Deadline de soumission : 15 octobre 2025
  • Fin des relectures : 30 novembre 2025
  • Élaboration du programme (ateliers, communications et symposiums retenus) : 20 décembre 2025
  • Programme définitif : 15 mars 2026
  • Fin des inscriptions : 15 juin 2026
  • Conférence Archipel 2026 : 6 au 9 juillet 2026

Informations pratiques

La conférence se déroulera à Compiègne (60), à 80 km au nord de Paris, lieu accessible depuis la gare du Nord (environ 50 minutes de trajet).

Chaque participant·e à la conférence devra s’acquitter des droits d’inscriptions (y compris les communicant·e·s). Le prix des inscriptions sera fixé ultérieurement (il restera proche de celui de 2024, à savoir 170 €, avec un tarif inférieur pour les doctorant·e·s). Ces frais couvrent les coûts de restauration.

Les personnes rencontrant des difficultés pour financer leur venue pourront faire appel au comité d’organisation.

Le logement pourra s’effectuer en hôtel (chacun gérant ses réservations). Nous essaierons de proposer un maximum de logements « alternatifs » : chambre en résidence étudiante, hébergement chez l’habitant…

Comité scientifique

  • Alex Ayet, GIPSA-lab, CNRS
  • Ugo Bardi, Dipartimento di Scienze della Terra, Università degli Studi di Firenze, Italie
  • Renaud Becot, PACTE, Sciences Po Grenoble
  • Mathilde Boissier, STEEP, INRIA
  • Christophe Bouillaud, Pacte, Sciences Po Grenoble
  • Louison Cahen-fourot, Roskilde University, Danemark
  • Marc Chesney, Centre de Compétence en Finance Durable, Université de Zürich, Suisse
  • Nicolas Chevassus-au-Louis
  • Antonella Corsani, IDHES, ISST, Université Paris 1
  • Jean-Yves Courtonne, STEEP, INRIA
  • Wolfgang Cramer, Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie Marine et Continentale, CNRS
  • Louis Delannoy, Royal Swedish Academy of Sciences & Stockholm Resilience Centre, Suède
  • Gilles Escarguel, LEHNA, Université Lyon 1
  • Marie-Pierre Escudié, Institut Gaston Berger, INSA Lyon
  • Serge Fenet, STEEP (INRIA, LJK), Université Claude Bernard Lyon 1
  • Anne-Laure Fougères, Institut Camille Jordan, Université Claude Bernard Lyon 1
  • Aurélien Graton, LPS, Université Paris Cité
  • Annabelle Haudry, Laboratoire de Biométrie et de Biologie Évolutive, Université Claude Bernard Lyon 1
  • Isabelle Hillenkamp, Institut de Recherche pour le Développement
  • Jean-Michel Hupé, Centre de Recherche Cerveau et Cognition, CNRS
  • Florence Jany-Catrice, chaire EQAM, Université de Rouen-Normandie 
  • Pablo Jensen, Laboratoire de physique, ENS de Lyon
  • Igor Krtolica, CURAPP / Université de Picardie Jules Verne, Institut Universitaire de France
  • Jean-Paul Léna, LEHNA, CNRS, Université Claude Bernard Lyon 1
  • Clémence Léobal, LISST, CNRS
  • Julien Mattern, TREE, Université de Pau et des Pays de l’Adour
  • Laurence Monnais, Université de Lausanne, Suisse
  • Benjamin Pillot, Institut de Recherche pour le Développement
  • Emmanuel Prados, STEEP, INRIA
  • Noémie Rebière, IRIS
  • Yvan Renou, PACTE, Université Grenoble Alpes
  • Benoit Schmaltz, CERCRID, Université Jean Monnet Saint Étienne
  • Laure Teulières, FRAMESPA, Université de Toulouse
  • Faycal Touzout, CFR / LICIT-ECO7, Université Gustave Eiffel
  • Jean-François Trégouët, Ampère CNRS, INSA de Lyon
  • Olivier Vidal, ISTerre, Université Grenoble-Alpes